L’histoire des systèmes FPV est au cœur de notre passion pour le drone. Ces systèmes, qui nous permettent de voir comme si nous étions assis à l’intérieur de nos drones, ont connu une transformation spectaculaire au fil des années. Découvrons ensemble comment la technologie qui nous donne ces sensations de vol en immersion a évolué, des premiers bricolages jusqu’aux systèmes sophistiqués d’aujourd’hui. Après un épisode sur les contrôleurs de vol et un épisode sur les frames, Tinydocs vous raconte l’évolution des nos systèmes FPV
Les débuts de l’histoire des systèmes FPV
À la fin des années 90 et au début des années 2000, les premiers passionnés qui voulaient voir à travers les yeux de leurs engins volants ont dû improviser. Sans aucun système commercial disponible, les pionniers du FPV ont détourné des caméras de surveillance CCTV et même des babyphones pour transmettre l’image!
Ces premiers systèmes étaient rudimentaires: des caméras lourdes (souvent plus de 30 grammes), une qualité d’image basique en noir et blanc, et une transmission bricolée sur des fréquences comme le 900 MHz ou le 1,2 GHz. L’analogique s’est imposé dès le début pour une raison simple: sa latence ultra-faible. Même si l’image était médiocre, elle arrivait presque instantanément à nos yeux, contrairement aux systèmes numériques de l’époque qui auraient rendu le pilotage de précision impossible.
La structuration du marché analogique
Un tournant majeur dans l’histoire des systèmes FPV a eu lieu en 2007 avec l’arrivée de Fat Shark, fondé par Greg French. Cette entreprise a révolutionné l’expérience FPV en proposant des lunettes spécifiquement conçues pour notre passion, plus légères et plus confortables que les solutions bricolées. Les modèles Predator, Attitude et Dominator sont devenus légendaires dans la communauté.

En parallèle, ImmersionRC s’est imposé comme le leader des émetteurs vidéo, contribuant à la miniaturisation des VTX qui sont passés de gros blocs encombrants à des modules minuscules intégrables sur les cartes de vol. L’arrivée des OSD (On-Screen Display) comme le MinimOSD a également transformé l’expérience en permettant d’afficher des informations cruciales comme le niveau de batterie directement sur l’image.
Côté caméras, RunCam et Foxeer ont développé des modèles spécifiquement conçus pour le FPV, avec une meilleure gestion des changements de luminosité et une latence minimale.
L’explosion de la popularité
Entre 2014 et 2018, l’histoire des systèmes FPV s’est accélérée avec l’explosion de la popularité du drone. C’est en France, à Argonay en Haute-Savoie, que les premières courses de drones FPV organisées ont vu le jour, avec des parcours improvisés dans les bois.
L’influence de vidéastes comme Charpu (Carlos Puertolas) a été déterminante. Sa vidéo « Left Behind » en 2015 a défini ce qu’était le freestyle FPV avec des mouvements fluides et des trajectoires impossibles qui ont inspiré des milliers de nouveaux pilotes.
Malgré les progrès, la qualité d’image des systèmes analogiques restait une limitation. La communauté a développé diverses améliorations comme le système de diversity permettant de recevoir le signal sur deux antennes différentes, ou le RapidFire d’ImmersionRC capable de reconstituer l’image à partir de deux signaux.
La révolution numérique
Juillet 2019 marque un tournant décisif dans l’histoire des systèmes FPV : DJI débarque avec son Digital FPV System. Sans aucun teasing préalable, ils lancent un système complet proposant de la vidéo HD en 720p à 120fps avec une latence de seulement 28ms – une véritable révolution technologique.
Malgré son prix élevé (700-800€) et les réticences initiales de la communauté, les performances exceptionnelles du système DJI ont rapidement convaincu de nombreux pilotes. L’écosystème s’est enrichi avec la Vista, une version plus légère développée en collaboration avec Caddx.
Le marché du FPV numérique a continué à évoluer avec l’arrivée de HDZero en 2021 (anciennement Shark Byte), qui misait sur une transmission non compressée pour une latence ultra-faible, puis de Walksnail Avatar en 2022, proposant une alternative intéressante au système DJI.
Vers l’open source et l’avenir
La dernière phase de l’histoire des systèmes FPV nous mène vers l’open source. En avril 2022, HDZero ouvre partiellement son code source, une approche révolutionnaire dans un marché dominé par des systèmes propriétaires.
L’arrivée d’OpenIPC dans l’univers FPV marque potentiellement une nouvelle ère. Ce firmware open source, initialement créé pour les caméras IP, a été adapté pour le FPV par des passionnés. Fin 2023/début 2024, l’Emax Wyvern Link et le RunCam WiFiLink sont apparus comme les premiers produits commerciaux basés sur cette technologie.
L’approche open source offre de nombreux avantages : contrôle total de son matériel, possibilité de modifier ce qui ne convient pas, absence de fonctionnalités verrouillées arbitrairement, et évolution continue du firmware même si le fabricant abandonne le produit.
Conclusion
L’histoire des systèmes FPV reflète parfaitement l’esprit de notre communauté : ingénieuse, passionnée et toujours en quête d’innovation. Des caméras de surveillance bricolées aux systèmes numériques HD, en passant par les solutions open source émergentes, chaque pilote peut aujourd’hui trouver le système qui répond parfaitement à ses besoins.
L’avenir s’annonce passionnant, avec la possibilité de voir des systèmes encore plus miniaturisés, offrant une qualité d’image supérieure, peut-être même de la 4K en temps réel. Les technologies comme la réalité augmentée pourraient également transformer radicalement notre expérience de vol, nous offrant des possibilités que nous pouvons à peine imaginer aujourd’hui.